En entraînement, le fruit de nos efforts est rarement visible au jour le jour.
L'effet cumulatif des changements qu'on incorpore à notre de vie se manifeste bel et bien dans une progression de notre condition physique... mais peut-être pas toujours de la façon à laquelle on s'attend ou selon les paramètres qui nous importent vraiment.
Pourquoi t'entraînes-tu?
C'est une question qui peut sembler banale, alors qu'en réalité, elle renferme plusieurs couches de complexité insoupçonnée.
S'entraîner pour être en santé est la «bonne» réponse, celle qui nous rassure que nos priorités sont rationnelles et à la bonne place; c'est celle qu'on veut légitimement mettre au fondement de notre initiative de mise en forme et qu'on sait être la plus importante.
De mon expérience, en regardant comme il faut, il y a toujours plus à cette réponse qu'il ne le semble.
L'emprise du poids sur notre perception de réussite
Le « nouveau» discours fitness ayant quelque peu évolué pour nous inciter à valoriser notre santé globale et l'amour inconditionnel du corps tel qu'il est, le fait est qu'on a beau le dire... il n'est pas aussi évident de le faire.
Pas après des décennies de culture, de transmission générationnelle de valeurs et de marketing toujours plus présent nous martelant le contraire.
L'inconvénient en ce qui concerne notre processus de mise en forme, c'est qu'au fond de nous, la composition corporelle demeure souvent centrale à nos objectifs et un des seuls paramètres, sinon le seul qui nous intéresse vraiment dans notre progrès vers une meilleure santé.
Les mesures objectives et subjectives du progrès de la condition physique
Qu'on veuille perdre du poids ou non, toutes formes que peut prendre cet objectif sont légitimes.
Le poids et la composition corporelle ont certainement un impact sur notre santé, mais tenons-nous-le pour dit: seulement en relation avec les autres paramètres de notre condition physique, notre état de sédentarité, nos habitudes alimentaires et notre état psycho-émotionnel.
C'est pour cela qu'en entreprenant un projet d'entraînement, il est essentiel de faire le suivi des multiples mesures d'évolution, autant objectives (mesurables, observables) que subjectives (ressenties, perçues), pour accorder leur juste place à tous nos gains, visibles et moins visibles.
La biométrie (mesure objective)
Les données biométriques nous informent sur l'anthropométrie du corps et de ses différentes composantes. Tant qu'on leur accorde la même neutralité et un niveau d'importance équivalent aux autres mesures, elles sont un bon outil impartial pour quantifier les changements corporels en terme de dimensions et de proportions.
À noter qu'elles peuvent ou non indiquer un bon état de santé et de condition physique.
Fréquence cardiaque et pression artérielle au repos
Circonférences
Masse corporelle
Indice de masse corporelle (IMC)
Tests de bioimpédance
Photos de progression
Les tests physiques (mesure objective)
Ils sont un outil d'évaluation de la performance du corps selon les qualités particulières qu'on souhaite mettre à l'étude pour suivre leur évolution. En général, on s'en sert pour évaluer la force, l'endurance, la puissance, la mobilité et/ou la flexibilité des systèmes corporels (musculo-squelettique et cardiovasculaire) à intervalles réguliers sur une période spécifique.
Nombre de répétitions maximales
Durée maximale sous tension
Meilleure distance parcourue
Test de VO2 max
Fréquences cardiaques à l'effort
Charge maximale pour 1 répétition (1-RM)
Le niveau d’énergie (mesure subjective)
Un gain majeur s'obtenant avec l'amélioration de sa condition physique est un meilleur niveau d'énergie infiltrant discrètement tous les aspects de nos activités quotidiennes (vigueur, concentration, vigilance, satisfaction, récupération, proactivité, confiance, etc). Il s'agit d'un réel changement physiologique, mais qui se perçoit de façon plus subjective dans la façon dont on se sent:
Le matin au lever
Avant, pendant et après un entraînement / une activité physique
Au courant de sa journée de travail
Au fil de la semaine
Un bon moyen de suivre l'évolution de son niveau d'énergie est de tenir un journal où on utilisera un barème d'évaluation sur une échelle de 1 à 10 accompagné d'une description des événements de la journée.
L’état psycho-émotionnel (mesure subjective)
Le beau cocktail d'hormones et de neurotransmetteurs produits dans notre corps grâce à l'entraînement accomplit la fonction auto-suffisante de nous plonger dans un bien-être ayant une influence large sur notre état psychologique et notre gestion émotionnelle.
L’humeur
La sensation de bien-être
Le niveau de satisfaction
La gestion du stress
La qualité des relations intra- et interpersonnelles
On peut dire à l'unanimité que de sentir une amélioration auprès de ces facteurs sur une base quotidienne, avec ou sans changement quantifiable dans sa physionomie ou sa performance physique, est un progrès majeur et non négligeable à sa santé globale.
En terminant, je veux te dire que...
... le seul engagement qu'il te faut garder envers toi-même, c'est que ta santé, ton identité, ton amour propre et ton progrès vers une meilleure condition physique ne sont pas dictés par un poids sur la balance. Élargis ton point de vue pour constater l'ampleur du résultat de tes efforts!
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