L'histoire de ma cliente Ann-Sophie ressemble à celle de beaucoup de gens essayant tant bien que mal de se remettre d'une blessure à la traîne.
Après avoir effectué un processus de réhabilitation en physiothérapie pendant plusieurs mois, Ann-Sophie m'a contactée alors que sa capsulite à l'épaule droite (inflammation de la capsule) était sous contrôle et que le besoin de se remettre à l'activité physique devenait de plus en plus criant.
Elle se trouvait incapable de bouger son bras ou tenir des charges dans certains angles spécifiques, n'étant pas non plus en mesure d'appliquer de la pression ou de la tension dans cette zone (comme lors de l'exécution de push-ups, par exemple).
Avant de poursuivre, savais-tu que...
Dans un contexte de réhabilitation, l'objectif de la kinésiologie est de travailler au renforcement musculo-squelettique des structures corporelles de sorte à ce que l'incidence de la blessure soit réduite et surtout, qu'elle ait le moins de chance de se reproduire dans le futur.
La philosophie du kinésiologue se résume vraiment à ceci: le mouvement, c'est la santé, c'est la guérison.
Ensuite, comme je l'explique dans cet article, la douleur nous informe des BONS et des MAUVAIS mouvements à faire en fonction de la nature et de la localisation de la blessure. C'est là que l'expertise du kinésiologue entre en jeu.
D'un état limité à une amplitude libérée
Le travail qu'Ann-Sophie et moi avons fait ensemble lui a permis de retrouver une amplitude de mouvement largement améliorée SANS aller éveiller la douleur lui étant normalement associée.
Elle peut maintenant effectuer des mouvements et des tâches qu'il lui était impossible de faire auparavant.
Mieux encore, elle sent avoir un contrôle et le pouvoir d'agir sur sa blessure plutôt que d'en être la victime et d'en souffrir, autant physiquement qu'émotionnellement.
Les clés de sa réhabilitation
1) Intégrer une routine de mobilisation et d'étirement quotidiennement
Suite à un accident ayant causé un blessure, le processus de réhabilitation implique différentes étapes visant à favoriser la guérison et retrouver le plein usage de son articulation ou partie du corps.
Dépendamment de comment la réhabilitation est prise en charge (si elle l'est tout court), la guérison ne se fait pas toujours «proprement», c'est-à-dire que la réparation de la zone crée souvent des adhérences ou reconstruit un tissu moins flexible qu'auparavant.
Ceci fait en sorte qu'on se retrouve avec une amplitude de mouvement souvent plus restreinte et qui tend à perpétuer certaines douleurs et inconforts.
Cela va de même pour une blessure chronique comme celle d'Ann-Sophie: le corps passe trop de temps dans certaines postures à effectuer certains mouvements qui le débalancent. Un stress est ainsi créé sur les structures concernées qui développent des lésions et s'inflamment à moyen terme.
Intégrer une routine d'étirements et de mobilisation quotidiennement a été le facteur le plus important à sa réhabilitation puisque de jour en jour en jour en jour, elle a graduellement entraîné son corps à retrouver du mouvement à l'épaule et aux structures avoisinantes.
2) Travailler dans la douleur de façon contrôlée
Cette clé du succès d'Ann-Sophie demande beaucoup de précautions et devrait être supervisée par un professionnel de la santé. Le concept étant d'intégrer la clé #1 et de se rendre à un point inconfortable, presque douloureux, de l'étirement.
Comme je l'explique dans cet article, si on pense à des feux de circulation, il s'agit de s'étirer dans la zone «jaune» sans se rendre dans la zone «rouge».
Les adhérences sont inconfortables à être démantelées et c'est pourquoi, d'une façon à ne jamais dépasser un seuil de douleur tolérable, il faut les travailler de manière très spécifique en laissant le corps nous informer d'où il est prêt à aller.
3) S'entraîner régulièrement en prenant part à des activités ne sollicitant pas son épaule
Cette clé a été particulièrement importante pour Ann-Sophie dans l'opportunité de travailler et de parler d'autre chose que sa blessure.
Une douleur chronique peut devenir extrêmement aliénante du fait qu'elle s'invite à chaque occasion et ne manque jamais de nous laisser savoir qu'elle est bien présente pour venir contrarier nos activités.
Avoir une routine externe qui travaille d'autres facettes de la condition physique sans réveiller la bête qui dort est non seulement importante pour se mettre ou se garder globalement en forme, mais aussi pour mettre notre focus sur les mouvements qu'on EST CAPABLE d'exécuter et de PRENDRE PLAISIR à faire.
Le W-Y au mur: exercice postural par excellence
Cet exercice, ajusté à ses capacités, est l'exercice postural adoré de tous les thérapeutes. Il s'agit d'un exercice de renforcement et de mobilisation qui semble bien simple, mais qui ne laisse pas sa place dans sa capacité à avoir un réel impact sur la santé des épaules et du haut du dos.
Faites-le régulièrement pour retrouver une bonne mobilité et pour vous dégourdir de vos longues heures à l'ordinateur!
Zone: Haut du dos + épaules + omoplates
1) Position W: Debout dos au mur, commencer en position coudes pliés (3e image). La poitrine est bien sortie et les épaules bien reculées. *Vous avez 3 points d'appuis au mur: l'épaule, le coude et l'arrière du poignet.*
2) Position Y: En maintenant la position décrite au #1, glisser vos 3 points d'appui contre le mur et vers le haut *sans qu'aucun ne décolle* et jusqu'à aller trouver votre forme Y (ou n'importe quelle autre amplitude en fonction de votre mobilité actuelle). Bien engager les abdos pour ne pas cambrer le bas du dos.
IMPORTANT: il faut aller lentement! C'est un exercice de contrôle et de ressenti postural. Il faut faire un effort pour engager les muscles tout au long du mouvement.
Kommentare